Accueil | Site d'evann | La maison | CV Franck | CV Daphne | Articles UFO | Ufo Database | X-Files Biblio | Programmes Delphi | Franck@fr.st

Du nouveau sur l'affaire Roswell



Depuis 1977, date à laquelle l'ufologue Stanton Friedmann a fait éclater l'affaire Roswell,le fossé n'a cessé de se creuser entre les deux factions en présence, d'un côté l'armée americaine, affirmant officiellement que les seules choses tombées du ciel à Roswell (Nouveau-Mexique), ce fameux 3 juillet 1947, furent des ballons-sondes méteorologiques. De l'autre côté, des témoins de l'époques, une bonne partie des habitants de Roswell et nombre d'ufologues restant convaincus que, non seulement une soucoupe volante occupée par des extraterrestres s'est bel et bien écrasée dans le désert, mais aussi que les restes du crash ont éte récupérés par des militaires qui, depuis, cachent la verité au grand public. C'est dans ce contexte d'antagonisme, désormais connu, que les festivités prévues à Roswell pour le cinquantenaire du crash s'annonçaient, à l'eté 1997.

L'US ARMY PERSISTE

Les organisateurs des festivités du cinquantenaire pouvaient remercier le ciel: en debut d'année, l'armée de l'air américaine (US Air Force) venait de publier um ouvrage susceptible de leur faire une large publicité: le "rapport definitif" sur l'incident de 1947. Intitulé "L'Incident de Roswell, Affaire Classée", ce rapport reprenait des elements publiés trois ans plus tôt: les pièces recupérées sur le site du crash, en 1947, étaient les débris de ballons-sondes lancés à l'occasion du "Projet Mogul", opération top-secret de l'US Air Force destinée à une surveillance atmosphérique des essais nucléaires soviétiques. Selon les militaires, des mannequins bourrés d'électronique et lancés avec les ballons "Mogul" avaient visiblement abusé les esprits. Gisant au milieu des débris de ballons, ces mannequins de plastique et d'aluminium auraient été "interpretés" à tort par différents témoins comme les restes d'extraterrestres. Cet ultime rapport, épais de 231 pages, suscita en fait plus de rumeurs de manipulation qu'il n'apaisa de consciences : l'armée avait effectivement utilisée de semblables mannequins au Nouveau Mexique. . . mais pas avant 1954 ! Les militaires prétendaient donc maintenant que les temoins oculaires mélangeaient des souvenirs de ballons-sondes écrasés en 1947 et ceux de mannequins retrouvés à partir de 1954. Lors du 50eme anniversaire du crash, rassemblement à connotation touristique (concours de déguisement et de construction de soucoupes, show laser...), tous les experts du dossier se felicitaient de pouvoir se rencontrer afin de débattre du rapport de l 'US Air Force et confronter les raisons de leur scepticisme. Or un invité de dernière minute allait créer l'événement.

NOUVELLES REVELATIONS

Peu de gens avaient entendu parler de Philiv J. Corso. Agé de 82 ans, ce colonel en retraite de l'armée américaine venait pourtant de publier un livre, The Day after Roswell (Pocket Books) , allant beaucoup plus loin que tout ce qui a été écrit sur l'affaire Roswell. The Day after Roswell decrit en effet les activités militaires de Philip Corso entre 1961 et 1963, époque à laquelle il dirige le service de Foreign Technology, au sein du département de recherche et de développement de l'armée américaine. Fort des dossiers auxquels il a eu accès en exerçant cette fonction, le colonel Corso prétend aujourd'hui que l'armée a effectivement récupéré une soucoupe volante, mais aussi qu'elle s'est approprié la technologie étudiée à son bord pour "inventer" des applications telles que la fibre optique, la micro-puce ou le kevlar... technologies qui font désormais les riches heures de I'industrie américaine ! En fait, tout commence en 1947. Le major Philip Corso, après avoir combattu en Afrique et en Europe durant la Seconde Guerre mondiale, a été affecté à la base de Fort Riley, au Kansas. Or dans la nuit du 6 juillet, alors qu'il est l'officier de garde de la base, le sergent Brown lui indique un hangar où "Il y a quelque chose d'incroyable". Corso sait que le hangar en question abrite un chargement transitant du Texas vers l'Ohio, mais il ignore son contenu exact. Intrigué par l'insistance de son sergent, il pénètre avec lui dans le bâtiment. Il y trouve une boite qui ressemble a un cercueil, l'ouvre et decouvre un container rempli d'un liquide bleuâtre, dans lequel baigne "une forme humaine de 1,20 m, avec d'étranges mains à quatre doigts - sans pouce -, de fines jambes, des pieds et une tête démesurée ressemblant a ume ampoule électrique." Un document d'expédition des services secrets de l'armée accompagne le cercueil: il indique que le "colis", destiné à l'hôpital militaire Walter Reed dans l'Ohio, est "l'occupant d'un engin qui s'est ecrasé cette semaine à Roswell, Nouveau-Mexique". Le major Corso referme la Boîte et quitte le hangar, intimant à son sergent l'ordre de ne nen dire. Curieusement, il affirme avoir ensuite rangé ce souvenir- pourtant peu banal- dans un coin de sa mémoire et l'avoir occulté purement et simplement, secret militaire oblige. Mais, quatorze ans plus tard, le mystérieux colis va à nouveau croiser son chemin !

L'ARMOIRE MIRACLE

A partir des années 1950 Corso travaille directement pour la Maison Blanche, au sein du Conseil National de la Sécurité du général Eisenhower (qui deviendra président des états-unis de 1953 a 1961), puis il commande une base de missiles en Allemagme. En 1961, il est appelé au Pentagone pour seconder le général Arthur Trudeau au bureau de la Foreign Technology, un département chargé de la veille technologique (civile et militaire) tant chez les alliés que les "ennemis" des États-Unis. A l'arrivée de Corso dans ce service, le général Trudeau lui montre urne armoire remplie de dossiers top-secrets: "Tâchez d'évaluer ce qu'on peut en faire. Or le contenu de l'armoire est explosif: les dossiers compilent les rapports établis par l'armée sur les débris du crash de Roswell. Corso y apprend que les débris auraient été transporté en juillet 1947 à Wright Field, une base de l'Ohio commandée par le général Twining. Corso fait alors le lien entre ce qu'il a vu de ses yeux sur la base de Fort Riley, quatorze ans plus tôt. Mais son travail ne consiste pas a reconstituer toute l'affaire: il doit exploiter ces documents secrets, qu'il appellera les Nut files (les "dingos dossiers"). Corso va donc suivre les directives du genéral Trudeau et tenter de mettre à profit tous ces rapports et descriptifs techniques. La marche a suivre est simple: depouiller les données réunies par les équipes scientifiques ayant travaillé secrètement sur les débris, puis aller voir les grands industriels américains et leur apporter le résultat de ces recherches... bref, la routine du bureau de Foreign Technology. Corso va donc insérer les rapports scientifiques émis sur les debris de Roswell parmi d'autres rapports "top secrets", relatifs à la dernière mitrailleuse soviétique ou au développement des rotors d'hélicoptères français. Le tout sera communiqué aux industriels partenaires de l'Armée, notamment Bell Labs, IBM, Monsanto, General Electric, ou Hughes Aircraft... charge à ces entreprises de deposer elles-mêmes d'eventuels brevets sur ces inventions. Comme l'a expliqué Philip Corso : "Le P.D.G. de Bell Labs était persuadé que les informations que nous lui communiquions pour ses recherches provenaient de notre espionnage sur les Russes. Comme le Fereign Technology lui laissait déposer les brevets, il n'était pas trop regardant sur la provenance des découvertes." Pendant deux ans, Corso affirme avoir distillé de cette maniére la "technologie de Roswell" aux industriels américains. "Les années 1961-63 représentent historiquement l'âge d'or de la recherche et développement dans notre pays: ce n'est pas un hasard !" indique-t-il non sans fierté.. Le laser, la fibre-optique, les fibres a haute résistance (qui aboutiront au développement du kevlar et des matériaux recouvrant les "avions furtifs", les puces à circuit intégré, toutes ces inventions auraient, selon Corso, profité des recherches sur les débris de la soucoupe volante.

PROJET HORIZON

Outre ces inventions, Corso explique que la prise en compte par les officiels américains de l'incident de 1947, et donc de l'existence d'extraterrestres, a occasionné le lancement de deux projets majeurs. Le premier, appelé "Projet Horizon", visait à la construction d'une base militaire permanente sur la Lune... un projet qui n'aboutira pas mais conduira néanmoins aux premiers pas de l'Homme sur la Lune en 1969. Le second est le projet de "Guerre des Etoiles", inauguré par la construction de missiles anti-missiles (ICBM) et débouchant sur l'IDS (Initiative de Defense Stratégique). Amplement débattu lors des deux mandats du president Reagan (1981-89), I'IDS consistait a déployer un réseau de satellites capables de réflechir un rayon laser tiré depuis la Terre, afin d'abattre d'autres satellites ou des missiles en vol. Ce projet, officiellement abandonné en 1987, faisait partie de ce que Corso appelle le "double agenda": "Nous laissions les gens croire que nos efforts militaires étaient dirigés contre l'URSS", explique-t-il. "En fait ce n'était que partiellement vrai, car la plupart de nos efforts concernaient tout autant les extraterrestres. Nous pensions depuis le début qu'ils étaient hostiles et qu'il fallait se protéger conte eux". Pour Philip Corso, qui reconnaît malgré tout ne pas pouvoir prouver ses assertions, les satellites de l'IDS, secrètement mis en orbite, constituent aujourd'hui "la meilleure ligne de défense contre les onnis".

VRAI OU FAUX ?

Voilà pour l'essentiel des révélations faites par Philip Corso dans son livre. Mais que faut-il croire exactement? Le personnage Philip Corso est-il lui-même crédible ? Son pedigrée l'est en tout cas: officier a 27 ans, Philip Corso recevra 19 distinctions en 23 ans de carrière militaires. Parmi les libérateurs de Rome en 1944, il combattit en Corée, conseilla les présidents Truman puis Eisenhower, participa à la commission Warren d'enquête sur l'assassinat du président Kennedy. L'homme a une solide réputation et des états de service de premier plan. Quel intérêt aurait-il, à 82 ans, a ruiner son image en publiant des inepties? L'argent? II dispose d'une confortable retraite de colonel et son fils a fait fortune...dans l'industrie aéronautique. La sénilité? Toute personne l'ayant rencontré dira que Philip Corso garde toute sa raison maigre son âge avancé. La lecture de son livre, écrit comme de la mauvaise science-fiction romancée, laisse néanmoins une curieuse impression. Ainsi, le crash de 1947 y est decrit à travers des témoignages attribués à des personnes inconnues, même d'un spécialiste comme Stanton Friedman qui travaille pourtant depuis plus de 20 ans sur Roswell. Corso ne cite les noms que de personnes soit décédées soit non identifiables: "C'est un principe élémentaire du renseignement militaire que de ne pas nommer ses sources" précise-t-il. De surcroît, le livre fait référence, sans aucune nécessité, a des phénomènes tels que les enlèvements extraterrestres ou les mutilations de bétail, sans doute dans le simple but "d'accumuler" des références ufologiques. La plupart des descriptions techniques figurant dans l'ouvrage (laser, trous noirs ou ondes électromagnetiques) sont du niveau d'un manuel de l'enseignement secondaire. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain? Pas avant d'avoir exploré a fond les pistes tracées par l'auteur. A l'heure actuelle, personne ne peut dire si les fracassantes révélations de Corso sont totalement fondées, ou en partie seulement. En attendant, The Day after Roswell se vend bien. Le livre, dans les semaines qui suivirent sa sortie, faisait dejà partie de la liste des dix best-sellers publiée par le NewYork Times...